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Les carrières de Confrécourt

Les carrières de Confrécourt sont situées à la lisière sud d’un repli du plateau calcaire bordant la plaine de l’Aisne. Ces carrières, exploitées depuis plusieurs siècles, ont notamment servies à l’édiction de la ferme de Confrécourt, une exploitation fortifiée d’origine monastique, qui cultivait l’immense plateau fertile sur lequel se fixera le front de septembre 1914 à mars 1917.

La guerre arrive sur la ferme de Confrécourt le 11 septembre 1914. Les allemands envahissent la ferme et établissent une position défensive sur place. Mais ils sont délogés dans la nuit par une avancée de Chasseurs Alpins.

La ferme de Confrécourt avant la guerre. (image du Net)La ferme de Confrécourt avant la guerre. (image du Net)Le 12 septembre, la 6ème armée aborde la rive sud de l’Aisne, à Fontenoy, mais les allemands ont dynamité les ponts sur la rivière. Le Génie établit une passerelle qui est prise pour cible de l’artillerie ennemie, causant de nombreuses pertes. Mais les français arrivent quand même à traverser mais se trouvent bloqués au pied du plateau. Enfin le 14 septembre ils  parviennent à gravir les pentes au prix de lourdes pertes et atteindre le plateau. Les allemands ont reculé à l’autre bout de la plaine, et les carrières en lisière se trouvent à environ 1 km de la ligne de feu.

Dès lors, malgré de nombreuses offensives, dont celle menée par les allemands le 20 septembre 1914 qui se révèlera particulièrement sanglante ne permettront de faire bouger significativement la ligne de front.

Les tranchées-abris provisoires s’approfondissent, et rapidement un immense entrelacs de tranchées et  boyaux de communications zèbrent le plateau, et les unités s’installent pour près de 3 années les unes faces aux autres.

Les carrières remplissent parfaitement leur rôle de cantonnement, d’abri, de poste de transmission, l’infirmerie, et même de lieu de culte avec deux chapelles dont les autels sont sculptés dans la craie grossière de Confrécourt.Carte postale des ruines de la ferme de Confrécourt (image du Net)Carte postale des ruines de la ferme de Confrécourt (image du Net)

Le père Doncoeur, aumônier militaire est l’instigateur de la première chapelle, sculptée par des soldats des 35ème et 298ème régiments d’infanterie. Une messe est célébrée dans cette chapelle à noël 1914.

On creuse toutes parts des accès directs aux tranchées en surface, et c’est également le cas sur la droite de l’autel.

Les différentes salles de l’immense carrière sont découpées en zones : Un immense dortoir, le cantonnement des officiers, des réserves de vivres et matériel etc…L’endroit est situé en arrière de la zone de front, totalement sûr. Les soldats s’y reposent, s’occupent, écrivent, et pour tuer le temps, gravent la pierre, malgré des conditions qui restent difficiles : Humidité, promiscuité, vermine, poux, souris etc…

Elle prend son appellation de « Premier Zouaves » lorsque cette unité y grave son blason au fronton de l’entrée principale.

A quelques distances plus à l’est, une seconde carrière devient la « carrière de l’hôpital » ou « carrière des bretons ».

En effet, dans cet hôpital souterrain qui accueillera jusqu’à 400 blessés, des soldats du 262ème régiment d’infanterie de Lorient sculptent en novembre 1916 un autel au fond de la carrière.

Dans cette carrière également bon nombre de soldats graveront la pierre au rythme du passage des unités dans ce secteur.

Ces carrières seront occupées sans discontinuer jusqu’en mars 1918 lorsque les français avancent, puis à nouveau utilisées jusqu’en aout 1918.

Après guerre ces carrières tomberont dans l’oubli, et/ou serviront sans doute à des fonctions agricoles. La ferme de Confrécourt sera reconstruite pour des raisons pratiques aux centres de ses terres, au milieu de la plaine. Le propriétaire du domaine fera édifier un monument, la "Croix Brisée" pour rendre honneur au sacrifice des soldats français qui ont versé leur sang pour cette terre. Au pied de ce monument, une borne Vauthier, qui tout le long du front marque l’extrême avancée de l'ennemi sur les terres françaises

Ouvertes à tous les vents pendant des décennies, ces carrières furent victimes de nombreux vols et dégradations. C’est en constatant une tentative de vol d’une sculpture de la paroi que Jean-Luc Pamart créa l’association «  Soissonnais 14/18 » (voir page Liens utiles- sites amis) qu’il préside encore aujourd’hui pour protéger et sauver ce patrimoine fragile.

Aujourd’hui la carrière du « Premier Zouaves »se visite sous la conduite d’un guide de cette association, et est ouverte le 1er  dimanche de mars à septembre.

 

A lire autour du sujet :

  • « Le paysan des poilus » de Jean-Luc Pamart – Editions des Equateurs – ISBN 2-84990-009-5

 

 

  • « Le passage de l’Aisne » de Emile Clermont – Editions Grasset (1921) réédité par Soissonnais 14-18 en 2002.  (J’ai personnellement trouvé une édition originale sans trop de difficultés sur le net, à un prix modéré, avec les pages qui n’étaient même pas découpées...)

Les carrières de Confrécourt en photos.